Les coûts des services bancaires connaissent une augmentation de 2,5% à 3% cette année, une hausse qui varie en fonction des profils de consommateurs, avec un impact moindre sur les clients les plus importants. De plus, les incidents bancaires représentent environ un tiers des frais perçus par les établissements financiers. Être client d’une banque en 2024 coûtera davantage, avec une augmentation généralisée des frais tels que ceux liés à la tenue de compte ou à la carte bancaire. Ces conclusions proviennent de l’étude annuelle de l’association CLCV, publiée ce mardi.
Les utilisateurs qualifiés de "petits consommateurs", qui bénéficient d’un ensemble de services basiques tels que les frais de tenue de compte et une carte à débit immédiat, ainsi que les consommateurs considérés comme "moyens" – ceux ayant deux titulaires, chacun avec une carte assortie d’une assurance perte et vol, et recevant un chèque de banque tous les 10 ans – font face à une inflation notable, respectivement de 2,97% et 3%.
En 2024, les frais bancaires annuels pour ces profils, la plupart appliqués depuis le 1er janvier, augmentent pour atteindre 66,23 euros pour le premier groupe et 147,80 euros pour le second.
En ce qui concerne les usagers considérés comme « gros consommateurs » par la CLCV, identifiés par la possession de deux titulaires de cartes Gold ou Premier, d’une assurance contre la perte et le vol, ou d’une fréquence élevée de retraits, leurs frais connaîtront une hausse de 2,52%, atteignant ainsi 207,65 euros pour l’année en cours. Cette hausse est inférieure à l’inflation enregistrée en décembre, établie à 3,7% sur une année, selon l’Insee.
Les rédacteurs de l’étude indiquent que ces augmentations résultent principalement de l’évolution des frais de gestion de compte (+3%), du coût des cartes bancaires, et de l’augmentation des tarifs liés aux packages, considérés comme peu avantageux pour les clients.
Par ailleurs, les banques ont tendance à majorer les frais des opérations réalisées en agence, ce qui peut être préjudiciable pour les personnes incapables d’effectuer des transactions en ligne ou pour des opérations moins fréquentes, souligne l’association.
La CLCV souligne également des « ajustements apportés par certaines institutions aux règles régissant les retraits aux distributeurs automatiques de billets », tels que l’augmentation des frais pour les retraits effectués dans un autre réseau et la réduction du nombre de retraits gratuits en déplacement.
Pendant ce temps, la qualité du service semble se détériorer, avec une diminution de 12% du nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB) entre 2018 et 2022, selon la Fédération bancaire française (FBF). Pour parvenir à ces conclusions, la CLCV a analysé en détail les tarifs de plus d’une centaine d’établissements, parmi lesquels figurent BNP Paribas, la Société Générale, les caisses régionales du Crédit Agricole et les réseaux de BPCE.
Les montants moyens évalués par l’association CLCV ne comprennent pas les incidents bancaires, qui peuvent atteindre des centaines d’euros par an pour les clients en difficulté financière ou négligents. Contrairement à cela, le comparateur Panorabanques intègre ces frais dans ses calculs. Selon ses conclusions de l’année dernière, les frais liés aux incidents bancaires représentaient en moyenne un tiers des frais bancaires totaux.
D’après Panorabanques, la moyenne annuelle des frais bancaires totaux, incluant les frais d’incidents, s’élevait à 220,60 euros l’année dernière, dépassant ainsi le profil des "gros consommateurs". La CLCV a également examiné la question et a constaté que la plupart des banques facturent le plafond légal de la commission d’intervention (8 euros) ou des frais de rejet de chèque (50 euros pour un chèque de plus de 50 euros).
En octobre dernier, le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) a relevé que de plus en plus de banques facturent des "minima forfaitaires d’intérêts débiteurs" dès le premier centime dans le rouge. Suite à une enquête menée en 2021 auprès de 315 établissements bancaires, la DGCCRF a fortement critiqué le secteur en septembre. Selon l’institution, les contrôles ont révélé des "formes de contournement de la réglementation en matière de facturation de frais d’irrégularités de fonctionnement du compte bancaire", contribuant ainsi à réduire le pouvoir d’achat des ménages en difficulté financière.