L'association Tierra Digna a adressé des mises en demeure à BNP Paribas, Crédit Agricole et BPCE, les mettant en cause pour leurs investissements financiers dans la société suisse Glencore et sa filiale Prodeco. Tierra Digna accuse ces entreprises d'avoir causé de graves dommages à l'environnement en Colombie, notamment en ce qui concerne la santé publique. Selon les courriers consultés par l'AFP le jeudi 25 mai, l'association colombienne dénonce les activités illégales ou irrégulières de Glencore dans les mines de La Jagua et de Calenturitas.
Elle souligne notamment la présence de poussière de charbon qui ne respecte pas les normes de l'OMS depuis plusieurs années, ainsi qu'une contamination des sources d'eau, tant superficielles que souterraines, par des substances toxiques telles que le plomb. Les mises en demeure ont été envoyées aux établissements mardi dernier.
La société Glencore reçoit des financements et des investissements de la part d'institutions financières internationales pour mener ses activités, selon Tierra Digna. Des rapports d'ONG ont également souligné l'implication des trois banques françaises dans ces flux financiers ayant des conséquences néfastes sur le climat.
Depuis l'année 2017, la législation en France a instauré une loi concernant le devoir de vigilance qui requiert des grandes entreprises de mettre en place des mesures concrètes afin de prévenir les violations des droits humains et de l'environnement dans l'ensemble de leur chaîne d'activité. Depuis la première action lancée en 2019 contre Total Energies, le nombre de procédures a augmenté et une vingtaine sont en cours.
En octobre, BNP Paribas a reçu deux mises en demeure concernant son devoir de vigilance, liées à son soutien financier à Marfrig, la deuxième plus grande entreprise de conditionnement de viande au Brésil, et à son impact sur la déforestation, ainsi qu'à son soutien à des entreprises impliquées dans de nouveaux projets pétroliers et gaziers.