Une manifestation a été organisée par la Fossil Free London sur la devanture du siège de JP Morgan à Canary Wharf. La cessation du financement de projets liés aux combustibles fossiles est exigée auprès de la banque.
C'est bien à des paroles en l'air que font penser les actions de la plupart des banques en termes de greenwashing. Cela a été le message poignant qu'un blog d’économistes de la Banque centrale européenne (BCE) a voulu faire passer sachant l'engagement pris par certaines en faveur du climat. Et pourtant, chose contradictoire : elles continuent à accorder des prêts aux industries fossiles.
Le financement de la transition vers l'économie verte compte en grande partie sur le secteur bancaire. Cela se fait à travers des plans ayant pour but de faire sortir totalement ou partiellement des énergies fossiles. En parallèle, les installations d’énergies renouvelables sont également indispensables. Devant ce défi, les superviseurs et investisseurs s'attachent à étudier de près la communication publiée sur le sujet.
Les résultats des études menées sur les prêts d’un échantillon d'une centaine de grandes banques en zone euro ont tendance à révéler une incohérence. En effet, sur la période de 2014 à 2020, il en est ressorti que les établissements se prévalant du souci environnemental prêtent plus que les autres aux industries "brunes". C'est donc la réalité déplorée par quatre économistes de la BCE à travers la note qu'ils ont publiée mercredi au niveau du blog.
Alors que tout le monde a les yeux rivés sur ce qui pourrait ressortir des concertations de la COP28, la publication de l'article vient mettre à nu l'écart significatif entre ce que les banques prétendent défendre et ce au final à quoi aboutit leurs actions. Pour comprendre cette incohérence, il faut trouver l'explication dans la réticence des établissements bancaires à perturber une longue relation commerciale avec ceux qui sont pourtant qualifiables d'"emprunteurs à plus grande empreinte carbone". Ces derniers ont d'ailleurs, en ce qui les concerne, des soucis de rentabilité. C'est pourquoi, une autre option de financement leur est difficilement trouvable.
Bien qu'on ne voudrait pas les taxer à tort de faire des "effets d'affichage" dans le sens de l'éco-blanchiment (greenwashing), on ne peut que remarquer l'absence d'indices pouvant démontrer une réduction des émissions de la part des entreprises polluantes. Or, d'après les économistes, cela devrait être visible dans la mesure où ces banques se mobilisent pour financer « la transition des emprunteurs bruns vers des technologies à faibles émissions ». Il n'y a en outre aucun engagement dans le sens des objectifs d'émissions volontaires alors que les banques "vertes" en question admettent une allocation de crédits pour les entreprises évoquées. Cette situation est alors loin d'échapper à la remarque des économistes.
La réticence des banques à accorder un prêt aux jeunes entreprises relevant des secteurs polluants attire grandement l'attention sachant qu'il y a des chances qu'elles représentent un potentiel dans la stimulation de l'innovation dans des technologies davantage propres.
Ce point a été souligné par les experts. On peut rapporter un enrichissement de l’information sur les prêts verts des banques depuis l’accord de Paris datant de 2015 concernant le climat. L'article précise cependant une insuffisance des incitations faites à l'endroit des banques au sujet de la modification de leurs politiques de prêt.