Le Crédit Agricole a affirmé son engagement à mettre fin à tout financement de nouveaux projets d’extraction d’énergies fossiles. De plus, elle s’engage à réduire de 75% les émissions de CO2 générées par les projets pétroliers et gaziers qu’elle soutient d’ici 2030. Cette déclaration intervient après la conclusion de l’accord lors de la COP28 à Dubaï.
Cependant, il convient de noter que cette annonce ne fait qu’affiner la politique climatique déjà existante de la banque. Le timing de cette déclaration est particulièrement opportun, coïncidant avec la clôture de la COP28 le mercredi 13 décembre. Le directeur général du groupe bancaire, Philippe Brassac, a souligné cet engagement en faveur de la transition écologique dans un communiqué officialisant la mise à jour de la politique climatique.
Dans les détails de cette récente clarification, le groupe a formellement souscrit à l’objectif de réduire les émissions financées de manière significative, avec une diminution de -75% prévue dans le secteur pétrole et gaz d’ici 2030 par rapport à 2020, surpassant ainsi l’engagement antérieur de -30% annoncé en 2022, tel que stipulé dans sa politique climatique.
Par ailleurs, le Crédit Agricole a pris l’engagement ce jeudi de tripler les « financements annuels en France » destinés aux « énergies renouvelables entre 2020 et 2030 ». Cet engagement est en cohérence avec l’accord de Dubaï signé la veille, lequel préconise de « tripler la capacité des énergies renouvelables au niveau mondial » d’ici à 2030. La banque a également dévoilé des objectifs climatiques pour cinq nouveaux secteurs, à savoir le transport maritime, l’aviation, l’acier, l’immobilier résidentiel et l’agriculture.
De nombreuses institutions bancaires ont saisi l’opportunité de la couverture médiatique entourant la COP28 pour réaffirmer leurs engagements envers le climat. À titre d’exemple, BNP Paribas a récemment annoncé, le 23 novembre, son désengagement du financement du charbon métallurgique, principalement utilisé dans l’industrie sidérurgique. Selon les informations de l’ONG Reclaim France, seulement cinq des cinquante banques scrutées par Reclaim Finance ont pris des engagements similaires en ce qui concerne le charbon métallurgique.
Le Société Générale a également précisé ses engagements pris en septembre, en ajoutant une dimension liée à la décarbonation du secteur de l’immobilier commercial. Ces annonces font partie des efforts constants des banques pour mettre à jour leur politique environnementale et réduire leur impact sur le réchauffement climatique. Cette communication fréquente s’explique en partie par les critiques régulières émises par les ONG concernant le soutien des banques aux énergies fossiles.
BNP Paribas avait, par exemple, été critiquée en mai dernier par Reclaim Finance lorsqu’elle avait annoncé la cessation de tout financement dédié aux projets de développement de nouveaux champs gaziers. Cependant, selon l’ONG, la banque n’avait pas renoncé à financer les grandes entreprises pétro gazières capables de développer ces mêmes projets. Il convient de noter que les engagements climatiques de BNP Paribas ne couvrent pas le financement des terminaux GNL ni celui des entreprises via les obligations, selon les constatations de l’association.
Cette attention critique ne se limite pas à BNP Paribas, comme le souligne une enquête du Monde du 31 octobre sur les « bombes carbone », classant Crédit Agricole au septième rang des banques qui apportent un soutien indirect significatif aux sites d’extraction de pétrole, gaz et charbon émettant massivement du CO2.