En septembre, d’après les estimations de l’Observatoire Crédit Logement-CSA, le taux moyen des prêts immobiliers a presque atteint les 4%. Bien qu’il se stabilise actuellement à 3,98%, il est prévu qu’il continue de progresser de manière inéluctable. Pour la moitié des emprunteurs, le taux d’intérêt a déjà dépassé les 4,15%, une situation inédite depuis 12 ans.
Cette tendance à la hausse devrait perdurer, du moins pour un certain temps. Selon les prévisions de l’Observatoire Crédit Logement-CSA, les taux pourraient atteindre 4,10% d’ici la fin de l’année, portant la moyenne annuelle à 3,51% en 2023, comparée à 1,63% de l’année précédente. Le résultat de cette évolution est que la capacité d’emprunt des ménages en 2023 diminue de 16,7% en raison de la hausse des taux. Un ménage qui aurait pu emprunter 100 000 euros à la fin de 2022 ne peut désormais obtenir que 83 300 euros. Après avoir augmenté de 14,7 mètres carrés au cours de la décennie précédente, la superficie achetable a reculé de 3,3 mètres carrés en 12 mois.
Peut-on anticiper une amélioration de la situation dans les prochains mois ? C’est possible. Selon Michel Mouillart, le directeur de l’Observatoire Crédit Logement-CSA, nous nous rapprochons du point de bascule : « En 2025, nous devrions voir une baisse progressive pour atteindre 2,75% sur l’ensemble de l’année. »
Les premiers signes positifs sont déjà visibles. Le mois dernier, l’inflation dans la zone euro est tombée à 4,3% sur un an, son niveau le plus bas depuis octobre 2021. Cela pourrait éventuellement persuader la Banque centrale européenne (BCE) que ses dix augmentations consécutives des taux d’intérêt ont enfin eu l’effet escompté.
Cependant, il convient de rappeler que la baisse des taux prévue pour 2025 n’est pas garantie, comme le souligne Michel Mouillart. En effet, si le conflit israélo-palestinien devait s’aggraver, le prix du pétrole augmenterait à nouveau, entraînant une nouvelle poussée de l’inflation et obligeant la BCE à reconsidérer ses augmentations de taux d’intérêt.