D'après notre enquête, il ressort que 11 % des individus ayant récemment eu un découvert bancaire n'avaient pas l'autorisation préalable, tandis que 35 % l'avaient dépassée.
Sur le plan financier, il existe une grande distinction entre découvert autorisé et non autorisé. Si vous respectez les limites fixées par votre banque en termes de montant et de durée, dépasser votre solde positif vous coûtera généralement quelques dizaines d'euros par an pour l'autorisation et quelques euros par transaction.
Cependant, la situation change radicalement si vous dépassez cette autorisation. En cas d'incident de paiement, votre banque a deux options : soit elle rejette les transactions excédentaires, ce qui peut entraîner des problèmes tels que la suspension de votre carte bancaire et des impayés de factures, soit elle les accepte, mais avec une facturation importante, comprenant des agios et divers frais. Ces frais, selon une estimation de l'Institut national de la consommation (INC) en 2017, rapporteraient annuellement 6,5 milliards d'euros aux banques.
Conséquences d'un dépassement de découvert : le taux appliqué à votre solde débiteur augmentera, mais la transparence sur les taux varie entre les banques. Certaines banques s'alignent sur le taux d'usure légal, tandis que d'autres affichent des taux spécifiques. Quoi qu'il en soit, les frais annexes sont souvent plus significatifs que les agios eux-mêmes.
Lorsque votre compte présente des anomalies, la banque prendra l'initiative de vous alerter pour que vous puissiez résoudre la situation. Cette notification, cependant, est généralement payante, avec des tarifs variant considérablement d'une banque à l'autre, allant de 69 centimes à 41,47 euros, selon les données de mai 2023.
La commission d'intervention suscite des débats en raison de ses frais. Elle est prélevée chaque fois que la banque intervient sur le compte, notamment en cas de découvert. Bien que critiquée, elle n'a pas été interdite par les autorités, mais depuis 2014, des plafonds ont été instaurés : 8 euros par opération, avec un maximum de 80 euros par mois, et 4 euros pour les clients en situation de fragilité financière, avec une limite de 20 euros par mois.
En date du 6 juin 2023, 120 banques sur 131 répertoriées dans notre comparateur appliquent la commission d'intervention au montant maximum autorisé. Seules quelques exceptions telles que la Macif, le Crédit Coopératif, La Banque Postale, les Crédits mutuels Maine-Anjou Basse-Normandie et Antilles-Guyane facturent moins de 8 euros par opération.
Les banques en ligne (BforBank, Boursorama Banque, Hello bank !, Fortuneo, Orange Bank, N26, Revolut, etc.) ne facturent pas de frais spécifiques pour des opérations irrégulières.
Cependant, la problématique réside dans l'accumulation de ces frais, surtout en cas de gestion financière imprudente, sans plafond journalier imposé par les autorités, pouvant entraîner des coûts élevés, notamment pour les prélèvements et les chèques.
Tout comme les commissions d'intervention, les frais pour défaut de provision lors du rejet d'un prélèvement sont plafonnés à 20 euros au maximum, équivalant au montant du prélèvement. Ces frais regroupent la commission d'intervention et sont facturés pour chaque prélèvement rejeté faute de fonds suffisants.
En pratique, la plupart des banques appliquent ce plafond, sauf quelques exceptions au 30 janvier 2023, telles que Revolut (pas de frais), Nickel (limite de 10 euros), N26 (15 euros), le Crédit Coopératif (16 euros), Ma French Bank (16,50 euros) et la Macif (19 euros). Certaines banques prévoient également des plafonds mensuels pour limiter les frais en cas d'incidents répétés, notamment certaines Caisses d'Epargne. À noter qu'une amélioration récente stipule que si un même prélèvement est présenté plusieurs fois par un créancier, la banque ne peut facturer ce forfait qu'une seule fois et doit rembourser automatiquement le client en cas de doublon.