Les épargnants mal conseillés par les banques ? L'Autorité des marchés financiers (AMF) a sondé 11 grandes banques en ligne, aboutissant à 210 visites mystérieuses dans des agences bancaires entre juin 2022 et octobre 2022, évoquant une façon de faire "problématique" et "parfois non conforme".
Plus précisément, les connaissances du client ont été "insuffisamment contestées". Les questions sur la tolérance au risque, bien qu'obligatoires, ne sont “posées que la moitié du temps”. De même, l'information sur les coûts est essentielle et n'est fournie "que dans la moitié des cas".
La prolifération des formulaires et leur complexité font que parfois les conseillers pressés par le temps veulent se dépêcher. Certains consultants peuvent ne pas être suffisamment formés et les réglementations changent constamment. Par exemple, à partir de janvier 2023, les clients intéressés par des conseils en investissement ou des produits financiers doivent également fournir des informations sur leurs préférences ESG (environnementales, sociales et de gouvernance) dans le cadre de la réglementation dite Mifid 2 pour protéger les investisseurs.
Toutefois, l'AMF a reconnu des progrès dans la compréhension de la situation financière des clients et de leur capacité à supporter les pertes. "Si des améliorations ont été remarquées, ces pratiques quelquefois non conformes sont problématiques. Cela doit être corrigé par l'agence", a déclaré le régulateur.
Depuis 2010, l'AMF procède à des contrôles mystères en agences ou en ligne. L'objectif est d'observer les pratiques commerciales du point de vue de l'investisseur et la bonne application des textes réglementaires. Le profil du client est toujours le même : un épargnant d'une quarantaine d'années, riche et prêt à prendre des risques, une autre « averse au risque » avec des revenus légèrement inférieurs.