Inflation : la Banque centrale européenne relève encore ses taux directeurs

Inflation : la Banque centrale européenne relève encore ses taux directeurs
21 Sept. 2023

Le taux de refinancement appliqué par la BCE (Banque centrale européenne) a été revu à la hausse d’après ce qui a été décidé dans le cadre de la réunion du conseil des gouverneurs.

En effet, le 14 septembre 2023, le taux en question a été fixé à 4,5% tandis que le taux de dépôt sera de 4%. Il s’agit d’une première car jamais auparavant on n’avait appliqué de tels taux.
C’est la présidente de la BCE elle-même, en la personne de Christine Lagarde, qui avait fait l’annonce de la fixation du taux de refinancement de cette institution à 4,5%. La déclaration avait été émise le jeudi 14 septembre dernier. En ce qui concerne le taux qui s’applique aux dépôts des banques commerciales au niveau de la banque centrale européenne, celui-ci a été fixé à 4%.

Bref, aussi bien le taux de refinancement que le taux de dépôt ont eu une augmentation de 0,25 point si on les compare aux taux qui étaient appliqués les deux dernières fois.

 

Une hausse du taux pour la dixième fois de suite

Les deux taux, taux de refinancement et taux de dépôt, font en fait l’objet d’une dixième hausse et cela de manière consécutive. Pour info, le premier a trait au taux permettant le refinancement des banques lorsqu’elles ont besoin de liquidités. C’est aussi bien à cela que les banques doivent se référer quand ils font des prêts entre eux ou même quand ils en prêtent aux particuliers.

Depuis la création de la BCE en 1999, le taux actuel n’a jamais été connu auparavant. Si on revient en arrière, il est quasiment nul en juin 2022. Il est alors passé à 4,25% au début du mois d’août 2023 avant d’atteindre les 4,5% de ce mois de septembre.

Il faut d’ailleurs s’attendre à ce qu’il augmente encore si l’on se fie aux affirmations de Christine Lagarde. D’après ce qu’elle a confié aux journalistes, le pic n’aurait pas encore été atteint.

 

Une trop forte inflation

En relevant considérablement ces taux, le but recherché est de retrouver les valeurs de l’inflation mesurées en zone euro à celles qui sont prévues par les traités européens concernant la BCE. On vise ainsi une inflation qui serait un peu en dessous de 2 %.

Pour le moment, cela n’a pas encore porté ses fruits. Certes, on peut déjà apprécier un ralentissement de l’inflation à la suite du pic qu’elle a atteint à l’automne 2022. La moyenne jusqu’en octobre était de 10,6%, n’empêche que la hausse des prix atteint encore en août 2023 les 5,3%.

Ainsi on a relevé dans le communiqué publié jeudi par l’institution : « L’inflation continue de ralentir mais devrait toujours rester trop forte pendant une trop longue période ».

On peut trouver l’explication de cette poussée inflationniste dans la reprise économique à la suite de la pandémie mais davantage du fait de la guerre en Ukraine. L’augmentation du prix de l’énergie entraînant irrémédiablement la hausse du prix d’un bon nombre de produits sont les effets directs.

 

Croissance et inflation au-delà des prévisions

Concernant l’inflation, un réajustement des prévisions pour 2023 et 2024 a dû être effectué par la BCE. On relève ainsi une augmentation par rapport aux estimations fixées à 5,4% et 3,0%, puisqu’elles sont de 5,6% cette année et de 3,2% en 2024. On voit par là un certain pessimisme de la BCE qui tient compte de la conjoncture économique. Même les prévisions de croissance pour cette année et les deux années à venir (2024, 2025) ont été revues à la baisse.

Pour cette année, on s’attend alors uniquement à un taux de 0,7% s’il était de 0,9% en 2022. Pour 2024 et 2025, on prévoit respectivement 1,0% et 1,5%.